Après une édition de lancement à Amsterdam en 2017, Lyon accueille le Festival International du Logement Social, du 4 au 8 juin 2019. Le thème de cet évènement est :
« Une planète pour demain, une ville pour tous, un logement pour chacun ».
Le Pacte Finance-Climat, représenté par Edouard Bouin, intervenait dans la conférence principale « une planète pour demain ». Intervenaient aussi Emmanuelle Cosse, ancienne ministre du logement et de l’habitat durable, Emmanuel Couet, Président de Rennes Métropole, David Morgant, spécialiste du développement urbain à la Banque Européenne d’Investissement, et Pierre Madec économiste de l’Observatoire français des Conjonctures Economiques.
Toutes et tous disent l’urgence d’aller vite dans l’amélioration énergétique des bâtiments et notamment pour les personnes les plus défavorisées. L’effort doit évidemment porter sur l’existant, tant dans le parc immobilier des bailleurs sociaux que du parc locatif privé. Pierre Madec insiste sur l’effet bénéfique de ces investissements pour permettre aux plus précaires de gagner du pouvoir d’achat. Il réinsiste sur la création de 600 000 emplois nettes par une économie décarbonée. Ces chiffres sont issus de travaux de l’OFCE pour l’ADEME. Emmanuelle Cosse insiste pour que tous ces chantiers intègre l’économie circulaire. Elle indique que l’un des freins sont nos artisans français, pas suffisamment formés aux nouveaux matériaux et technologies et dont certains malheureusement profitent des effets d’aubaine. Elle souhaite que le coût de l’énergie augmente pour aller vers son juste prix mais que la taxe carbone serve pour une part à aider les plus démunis financièrement. Emmanuel Couet, dont la Métropole est l’une des plus active et performante sur ce sujet dit son inquiétude pour le parc privé dont une majorité des propriétaires n’agissent pas faute d’un retour sur investissement trop long (minimum) 15 ans. Une part de subvention qu’il estime à 20% lui apparaît nécessaire. David Morgant que la BEI intervient là où le marché est défaillant. Actuellement, 25% des interventions financières de la BEI sont pour l’économie verte. Il indique que des prêts à de petites entreprises vont dans ce sens mais ne peuvent être clairement placés dans l’économie verte faute d’indicateur efficient.
Tous sont d’accord pour une Banque Européenne du Climat et de la Biodiversité, même si pour des raisons légitimes David Morgant n’exprime pas clairement une position. La BEI, leur semble-t-il, peut être indiquée pour être cet organisme. Mais elle ne doit plus prêter à des secteurs d’activité œuvrant dans les énergies sales. Une chose est sûre, à leurs yeux, le Pacte Finance-Climat a été et est un formidable outil pour faire progresser ce projet en un temps très court.