Pour financer la transition écologique, investir massivement dans l’efficacité énergétique ou la construction de parcs éoliens ne suffira pas. C’est l’ensemble de la finance qui doit se verdir pour soutenir une activité économique compatible avec nos objectifs.
Réorienter l’épargne des particuliers, qu’elle soit déposée à la banque ou placée dans un fonds d’investissement, est impératif pour construire une économie alignée sur les 17 Objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU ou, plus modestement, sur celui de l’accord de Paris : contenir le réchauffement climatique nettement en dessous de 2° C d’ici la fin du siècle.
Cela implique 2 choses :
1) que l’obligation de transparence des entreprises soit étendue au-delà des seules déclarations comptables pour inclure les données extra-financières, dites ESG (Environnementales, Sociales et de Gouvernance), qui permettront aux investisseurs d’allouer leur épargne en fonction de critères qui ne soient plus uniquement des critères de performance financière,
2) que des normes communes de reporting extra-financier soient adoptées par les entreprises pour que les investisseurs puissent établir des comparaisons et choisir entre ces entreprises.
Si, depuis une vingtaine d’années, les entreprises se sont mises à publier des données ESG dans leur rapport annuel, elles n’y sont toujours pas obligées, que ce soit au niveau européen ou français. C’est ce qu’entendent corriger la Commission européenne et son vice-président en charge de l’économie, le letton Valdis Dombrovskis, qui a missionné l’European Financial Reporting Advisory Group (EFRAG) pour engager au plus tôt un travail préparatoire sur le sujet, en s’appuyant sur les pratiques existantes.
La tendance actuelle du reporting ESG se formalise en termes d’impact. La mesure d’impact est plus prospective, plus complexe à établir aussi, qu’un reporting ESG « classique ». Elle cherche à évaluer le développement futur d’une entreprise et à en déterminer le degré de compatibilité avec les objectifs fixés par l’ONU et l’accord de Paris. C’est pourquoi, depuis 2016, un forum international rassemblant plusieurs centaines de professionnels, l’Impact Mangement Project (IMP) travaille à l’harmonisation des déclarations ESG des entreprises sous l’angle de leur impact, positif et/ou négatif.
Le 19 février dernier, à l’occasion de son lancement sur la place de Paris, l’agence de notation indépendante franco-québécoise, Impak Finance, a dévoilé son classement d’impact des entreprises du CAC40. Schneider Electric arrive 1er, Legrand 2e et Danone 3e. L’intégralité et le détail du classement sont consultables ici.