En cette rentrée et après l’année singulière que nous venons de vivre, tant dans le monde que pour notre association, nous vous devons un point d’étape de nos travaux.
Une année singulière pour l’humanité
La pandémie que nous vivons met en lumière le lien étroit entre santé et environnement. Anne Hessel le soulignait dans notre newsletter du 23 avril : « Nous sommes amenés à percevoir de manière à la fois brutale et prolongée ce qu’est notre « bien commun », ce qui nous est essentiel pour vivre ».
Malheureusement, tout le monde ne perçoit pas les événements ainsi. Comme le dit notre président d’honneur, le climatologue Jean Jouzel : « Pour réussir, il faudrait que chaque investissement, que tous les pays, tous les secteurs d’activité, chaque citoyen regarde dans la même direction, et on voit bien que ce n’est pas le cas, donc je suis beaucoup moins optimiste que je ne l’étais. »
Face à ce constat, notre association doit (comme de nombreuses autres) intensifier son plaidoyer pour obtenir le respect de l’accord de Paris.
Aujourd’hui, 2 voire 3 des grandes idées que nous portons sont entérinées
- L’Europe, avec le Green deal et le plan de relance de 750 milliards (dont 30% doivent servir nos objectifs environnementaux), se positionne comme l’acteur politique central de la transition ;
- La Banque du climat, à travers la transformation de la Banque européenne d’investissement (BEI), est en chantier ;
- La question des ressources propres de l’Union devient prioritaire avec le plan de relance européen : mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, taxe plastique, taxe sur les GAFA, les transactions financières et impôt sur les sociétés sont en discussion.
Toutefois, au regard des annonces déjà faites, le compte n’y est pas. Et il n’y aurait rien de pire qu’un Green Deal qui ne se donnerait pas les moyens de ses ambitions. Aussi, devons-nous continuer à pousser pour que la BEI devienne pleinement la Banque européenne du climat et de la biodiversité dont nous avons besoin et que la transition écologique bénéficie d’un vrai budget.
« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin »
A Bruxelles, Pierre Larrouturou, co-fondateur de l’association, eurodéputé et rapporteur du budget 2021, déploie toute son énergie pour que le Green Deal soit à la hauteur des ambitions qu’il suscite. Ce 1er septembre, la commission du budget du Parlement européen votait à une large majorité l’adoption de la taxe sur les transactions financières (TTF) qui rapporterait 50 milliards chaque année au budget européen. « 50 milliards d’euros, ce sont 15 milliards pour rembourser la dette commune et 35 milliards de plus pour la santé, le climat et l’emploi. Voilà une solution pour un budget plus ambitieux, sans 1 euro de plus des États membres. Le Conseil a dit que c’était une priorité, l’Allemagne a dit que c’était une de ses priorités. Je m’en réjouis. Je suis rapporteur du budget 2021 et, comme citoyen, comme député, je ne pourrai pas accepter un budget si on n’a pas eu cette année un accord sur la TTF. Nous voulons 50 milliards de plus pour la santé, le climat et l’emploi. » indiquait-il en séance plénière de conclusion du Conseil européen du 17 au 23 juillet.
En parallèle, l’association travaille avec l’Institut Rousseau et négaWatt dans une perspective inversée. Nous partons des besoins concrets, secteur par secteur, pour imaginer les modèles de financement les plus appropriés. Avec les parties prenantes concernées, nous nous concentrons actuellement sur la rénovation thermique des bâtiments, l’un des chantiers majeurs de la transition énergétique. Ce travail doit déboucher sur l’organisation d’un événement d’ici à la fin de l’année, où seront discutées des propositions applicables.
Également, nous travaillons en étroite collaboration avec les acteurs économiques pour imaginer des solutions réalistes et opérationnelles. Ainsi, nous avons participé activement à l’élaboration des propositions du cercle de Giverny dans le groupe de travail « finance responsable ». Nous avons collaboré sans concession avec les responsables RSE de grandes entreprises. La confrontation d’idées a permis à ce groupe de travail d’établir des propositions pour flécher plus efficacement les financements publics et privés vers la réalisation de la neutralité carbone en 2050.
Une année singulière pour notre association
Il y a un an, nous vivions un temps fort : nous ouvrions l’association à l’adhésion. Près de 600 personnes nous rejoignaient alors. Aujourd’hui, nous sommes près de 1 200 adhérents. Avec les sympathisants, nous constituons un collectif de quelque 40 000 personnes déterminées à lutter contre la crise climatique. La confiance de chacun nous honore. Merci.
Nous souhaitons également remercier les bénévoles de l’association. Nous saluons le travail de nos comités locaux qui, par leur engagement dans la réflexion ou dans l’action, font rayonner l’association. Un grand merci aussi à Édouard et Lucas. Permanents de l’association, ils se démènent, chacun à mi-temps, pour coordonner, animer et faire progresser les propositions que nous portons.
Enfin, nous ne pourrions clore cette rétrospective sans rendre un nouvel hommage à notre ami et délégué général, Bruno Léchevin, décédé soudainement en février dernier. Bruno ne comptait ni son temps ni son énergie. Il mettait toutes ses qualités humaines et relationnelles au service de notre cause. Dans ce malheur, nous sommes riches de l’énergie qu’il nous communiquait et de la vision établie avec le bureau et le conseil d’administration.
Aujourd’hui, l’avenir proche de l’association s’assombrit. La crise économique contraint certains de nos mécènes à stopper, pour un temps, leur soutien. Cela ne nous décourage pas. Nous savons que nous pouvons compter sur vous et qu’ensemble nous contribuerons à atteindre notre objectif commun : mettre la finance au service du climat !
Nous vous remercions pour votre confiance et pour votre soutien. Une nouvelle année commence. Et nous sommes plus motivés que jamais pour faire bouger les lignes.
Encore merci d’être à nos côtés,
L’équipe Agir pour le Climat