En France, 40 % des maisons disposent d’un équipement de chauffage au bois. Est-ce que le chauffage au bois est efficace ? Est-ce une source de pollution ? A-t-il un impact sur les forêts françaises ? Nous répondons à vos questions dans cet article.

Le chauffage au bois représente un quart de la chaleur consommée dans le logement en France. En 2024, 40 % des maisons, soit un peu moins de 8 millions, disposent d’un équipement de chauffage au bois. 7 millions de ces équipements sont des foyers fermés et poêles, plus ou moins performants selon la date de leur installation.

En effet, c’est en 2000 que s’est opéré un véritable tournant dans la conception et la performance des équipements avec le lancement du label Flamme Verte. Depuis plus de 20 ans, grâce à la création de ce label de qualité des appareils de chauffage au bois initié par l’Agence de la transition énergétique (ADEME) et les fabricants d’appareils, les équipements ont vu leur rendement augmenter considérablement et leurs émissions de particules se réduire drastiquement.

Au moment de la rénovation d’un logement, la question se pose du choix de son mode de chauffage.

Le meilleur choix est bien souvent celui d’un mix énergétique composé à la fois d’électricité avec une pompe à chaleur (PAC) et de bois énergie avec des appareils performants. On assure ainsi son logement d’une chaleur décarbonée, disponible et à un prix compétitif.

La pompe à chaleur seule, selon la température de la région dans laquelle se situe la maison, peut s’avérer inefficace et chère. En effet, la fonction principale de cet équipement consiste à produire une chaleur de base. S’il fait froid à l’extérieur, elle pourra permettre sans surconsommer d’atteindre 17 à 18° à l’intérieur. D’où l’importance de l’associer au chauffage au bois qui apportera les degrés complémentaires, nécessaires au confort des occupants. En Norvège, 80 % des foyers disposent d’une PAC et 86 % sont équipés de poêles à bois.

Aujourd’hui, au cœur de l’hiver, lors des périodes de pointe électrique, le parc d’appareils de chauffage au bois couvre l’équivalent de 10 tranches nucléaires et contribue activement à la réduction du stress sur le réseau électrique.

L’évolution des performances du chauffage au bois

L’isolation des logements, le rendement des équipements de chauffage au bois aujourd’hui qui a progressé de 50 % en 20 ans, l’utilisation d’un bois sec (20 % de taux d’humidité) et l’entretien régulier des équipements, permettent de réduire considérablement la consommation de bois, mais aussi la taille des appareils.

Depuis 2012, la consommation de bois s’est réduite d’environ 20 % alors que le parc a crû de 15 %.  À horizon 2035, la consommation baissera encore de 15 %, tout en alimentant 30 % de logements en plus (soit 10 millions de foyers) :

  • 2012 : 8 stères de bois par logement,
  • 2024 : 5,8 stères de bois par logement,
  • 2035 : 3,5 stères de bois par logement.

Le chauffage au bois sacrifie-t-il la forêt ?

Nous connaissons les multiples rôles de la forêt dont la santé, du fait du changement climatique, est fragilisée. Puits de carbone, ressource pour le bois d’œuvre, espace de biodiversité et de promenade… Le chauffage au bois, loin de dégrader cette précieuse ressource, permet, au contraire, de l’entretenir. En effet, le bois utilisé pour chauffer les maisons est issu principalement de bois d’éclaircissement, ou des parties les moins nobles des arbres coupés préalablement pour la construction, l’ameublement ou la tonnellerie par exemple. Les granulés sont eux produits grâce aux sciures et plaquettes issues de la première ou deuxième transformation du bois. On ne coupe pas d’arbre spécifiquement pour produire du bois de chauffage.

Le chauffage au bois pollue-t-il ?

Rappelons tout d’abord que le bois énergie est une énergie renouvelable. Si les foyers ouverts émettent des particules fines, néfastes à la santé humaine, les émissions des appareils de chauffage au bois performants (inserts et poêles) ont diminué de manière spectaculaire avec une division par 20 entre un appareil ancien et de dernière génération.

Depuis 2012, les émissions de particules fines du parc ont reculé de 40 % alors que celui-ci a cru de 15 %. Ces baisses d’émissions vont s’accélérer à horizon 2035 (division par 3) alors que le parc va continuer de croître (+30 %).

Des efforts considérables ont été entrepris et se poursuivent  la R&D améliore l’efficacité des appareils et permet de produire des combustibles performants, ce qui veut dire plus de chaleur renouvelable, moins de consommation de bois et une meilleure qualité de l’air

150 usines et 30 000 salariés dans la filière française du chauffage au bois domestique

Grâce à la création du label Flamme Verte, La France a montré la voie en Europe : un partenariat étroit entre les industriels et les pouvoirs publics a permis de développer des équipements particulièrement performants qui ont fait croître une véritable industrie française avec plus de 150 usines et 30 000 salariés répartis sur tout le territoire. Depuis 2012, 300 millions d’euros sont investis chaque année dans les territoires. En 2023, une stratégie nationale a été mise en œuvre pour accélérer le renouvellement du parc d’appareils, améliorer la qualité des combustibles, former les professionnels de l’entretien et éduquer les utilisateurs. Par ailleurs, l’offre de combustibles de qualité (bois sec, granulés…), source de création d’emplois dans les territoires, est en augmentation constante et des milliers d’installateurs ont été formés et ont une qualification reconnue : RGE.

Le soutien des Pouvoirs publics pour installer un appareil de chauffage au bois

  • MaPrimerénov : principale aide de l’État pour la rénovation énergétique, elle est accessible à tous les propriétaires et son montant varie en fonction des revenus du foyer et du projet de travaux.
  • TVA à 5,5 % pour l’installation.
  • Éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) : cette aide se présente sous forme de prêt sans intérêt et exempt de frais de dossier. Le prêt peut s’élever jusqu’à 30 000 € et le remboursement doit se faire au maximum sous 15 ans.
  • Des aides locales ou régionales peuvent exister (Fonds Air Bois par exemple). Vous pouvez vous renseigner auprès de votre mairie.