Depuis avril 2015, la BCE a créé près de 2.500 milliards d’euros
« La BCE va créer 1.000 milliards pour sauver la croissance » annonçait la presse économique en novembre 2014. « Les banques se ruent sur le prêt à taux négatif de la BCE : 233 milliards empruntés en un jour » apprenait-on encore en mars 2017…
Au total, depuis avril 2015, la BCE a créé près de 2.500 milliards d’euros. Comment expliquer la faiblesse des sommes consacrées à la transition énergétique quand on mesure l’importance des liquidités créées depuis trois ans par les Banques centrales ?
Le 13 juin 2017, Angela MERKEL a réaffirmé que, après la décision de TRUMP, l’Europe devait « prendre des initiatives plus décisives pour lutter contre le changement climatique ».
Le même jour, son ministre des finances, Wolfgang SCHAUBLE a redit que la politique de la BCE conduisait « à une mauvaise allocation des capitaux et à des bulles spéculatives.»
Il a raison : les sommes colossales créées par la BCE, la FED et la Banque du Japon n’ont qu’un effet marginal sur l’économie réelle. L’essentiel va sur les marchés financiers : le Dow Jones qui avait atteint 14.000 points avant de s’effondrer durant la crise de 2008, a passé en janvier 2017 la barre des 20.000 puis des 21.000 points et dépasse les 24.000 points depuis le 2 décembre !
Donald TRUMP exulte mais tous les mois, le FMI tire la sonnette d’alarme « l’Economie mondiale est comme le Titanic. Elle accélère avant le choc. »
Faut-il continuer à alimenter les marchés financiers (en ne consacrant que des miettes à la lutte contre le dérèglement climatique) ou faut-il réorienter la création monétaire vers un Plan Marshall qui pourrait créer quelques 6 millions d’emplois utiles et non délocalisables ?
Si nous arrivons, tous ensemble, à imposer cette question dans le débat public, la réponse sera évidemment favorable à la protection de la planète.
Mettre la création monétaire au service de l’économie réelle.
Alors qu’Angela MERKEL et Emmanuel MACRON souhaitent négocier de nouveaux traités pour « relancer l’Europe », nous allons agir pour que soit négocié un Plan Marshall pour le Climat, financé par la création monétaire de la BCE : pendant 30 ans, chaque pays disposerait d’une enveloppe correspondant à 2 % de son PIB pour financer la transition énergétique : la France disposerait chaque année de 45 milliards à taux 0. L’Allemagne aurait chaque année 60 Mds. L’Espagne chaque année 22 Mds. La Belgique, 8 milliards…
Mais des prêts à taux 0 ne suffiront pas. Comme l’indique Philippe MAYSTADT, Ministre d’Etat belge et Président honoraire de la BEI Banque Européenne d’Investissement, dans sa postface au livre de Jean JOUZEL et Pierre LARROUTUROU , il faut aussi dégager un vrai budget pour participer au co-financement du chantier sur le territoire européen, financer un effort de recherche important et aider massivement l’Afrique et les pays du pourtour de la Méditerranée. Ce qui suppose de trouver des ressources nouvelles pour le budget européen.