Personnalités politiques et membres de la société civile, d’Alain Juppé à Nicolas Hulot, se mobilisent ce mardi 19 février pour plaider en faveur de la création d’une Banque européenne du climat, finançant la transition vers un modèle d’économie bas carbone.
On comptera, ce mardi 19 février au soir, pas moins de trois anciens premiers ministres dans le grand auditorium de la Sorbonne-Université, sur le campus de Jussieu, à Paris, pour soutenir le Pacte finance-climat : Laurent Fabius, Alain Juppé et Jean-Marc Ayrault feront partie des personnalités politiques présentes. Ils seront entourés d’anciens membres de gouvernements européens comme l’ancien ministre des affaires étrangères britannique Denis McShane, ou son homologue italien Sandro Gozi, mais aussi de Nicolas Hulot et Jean-Louis Borloo, ainsi que de nombreux représentants de la société civile qui sont mobilisés en faveur du climat.
Tous seront là pour soutenir un projet de Pacte en faveur du climat qui vise à dégager, au niveau européen, un financement massif en faveur de la transition écologique. Ce projet a été mis au point par le climatologue Jean Jouzel et Pierre Larrouturou, ingénieur agronome et porte-parole du Pacte finance-climat.
Une Banque européenne du climat
Lors d’une soirée à la Sorbonne-Université, les initiateurs de ce pacte vont détailler leur proposition. Elle comporte deux volets. Le premier est la création, au niveau européen, d’une banque du climat qui serait une filiale de la Banque européenne d’investissement (BEI) et aurait pour mission de fournir à chaque État membre des prêts à taux zéro, à hauteur de 2 % du PIB de chaque pays, pour financer la transition écologique, dans tous les secteurs de l’économie.
Cette banque serait capitalisée grâce à de la création monétaire : « La Banque centrale européenne a ajouté plus de 2 600 milliards d’euros à son bilan depuis 2014, relève Pierre Larrouturou. Elle a fait cet effort pour sauver la croissance. Elle pourrait faire le même pour sauver le climat. »
Un budget européen de 100 milliards
Les initiateurs du Pacte plaident également pour la création d’un budget européen de 100 milliards d’euros consacré à la transition climatique. Il serait alimenté par une contribution des grands groupes et servirait à subventionner la recherche, à aider l’Afrique, et à soutenir les particuliers qui changent leur chaudière ou réalisent des travaux d’isolation.
Encouragés par les marches en faveur du climat, lancées par des jeunes, qui se multiplient dans les pays de l’Europe du nord et en Belgique, les initiateurs du Pacte pensent pouvoir réunir 13 ou 14 pays européens autour d’un projet de traité qui donnerait naissance à la Banque du climat. « Nous espérons que notre projet pourra être mis sur la table du prochain sommet européen du 21 mars », explique Pierre Larrouturou.
Un appel au président Macron
Lors de la soirée à la Sorbonne, les dirigeants de plusieurs partis politiques devraient être là, dont Olivier Faure pour le Parti socialiste, Yannick Jadot pour Les Verts et Claire Nouvian pour Place Publique. Les participants vont adresser un appel solennel au président Macron et à l’ensemble des dirigeants européens pour qu’ils soutiennent ce projet de Pacte finance climat. « J’ai été reçu huit fois à l’Élysée pour évoquer ce projet. C’est bien que le président s’y intéresse », indique Pierre Larrouturou. De nombreux députés du parti majoritaire apportent également leur soutien au projet.