Gaëlle Lucas du collectif 56 est une journaliste travaillant depuis plus d’une dizaine d’années à Madrid. Elle a repris notre lettre d’interpellation pour les européennes et l’a fait parvenir à quatre listes espagnoles engagées dans ces élections : Unidas Podemos, le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE), Ciudadanos (centre droit) et le Parti populaire. Les trois premières nous ont apporté des réponses.
A la proposition de la création d’une Banque Européenne du Climat et de la Biodiversité, le PSOE répond l’appuyer sans réserve. Ciudadanos semble plutôt la voir d’un bon œil, au contraire d’Unidas Podemos qui craint qu’une telle Banque ne contribue à une mauvaise allocation des ressources
Ces 3 partis plaident pour plus de ressources pour financer la transition écologique mais n’en précisent pas le montant hormis Unidas Podemos qui considère qu’il faut l’équivalent de 2,5% du PIB. Tant le PSOE que Ciudadanos insistent sur le fait qu’il existe déjà des mécanismes de financement de la transition écologique et qu’ils doivent être augmentés.
Ils sont favorables à la mise en place d’un budget conséquent pour financer la transition écologique. Le PSOE rappelle qu’il existe déjà des projets de fonds qui attendent l’aval du Conseil européen.
Seul le PSOE appuie clairement cette proposition. Unidas Podemos lui préfère une plus grande coordination fiscale afin d’éviter le dumping, tandis que C’s plaide pour des incitations à ne pas polluer pour les entreprises.
En l’absence d’un règlement européen (unanimité au sein du Conseil) ou d’une coopération renforcée (accord entre au moins 9 Etats membres), Unidas Podemos et le PSOE soutiennent la proposition d’adoption d’un traité intergouvernemental permettant à une avant-garde formée par quelques pays d’avancer, tandis que Cuidadanos s’oppose à ce que l’on sorte du cadre institutionnel européen.
A la question « quelles solutions de financement autres défendrez-vous au Parlement européen ? » Ciudadanos ne propose aucun outil de financement de la transition écologique à part le renforcement du principe du pollueur payeur, principe sur lequel le PSOE insiste également. En matière fiscale, le PSOE propose la création d’une taxe carbone et Unidas Podemos celle d’un impôt sur le secteur numérique. Unidas Podemos plaide également pour la création d’eurobonds. L’abandon des financements au secteur des combustibles fossiles est repris par Unidas Podemos et le PSOE