Ces dernières semaines, la question du modèle économique sous-tendant le Pacte Finance-Climat a été posée plusieurs fois.

Pour beaucoup, la croissance économique est signe de prospérité, la condition sine qua non au bon développement de la société, voire même une fin en soi.

Pour d’autres, l’idée d’une croissance infinie dans un monde matériel fini est une folie. Face à la crise écologique et sociale, ils appellent à la décroissance.

Alors comment le Pacte Finance-Climat se place-t-il dans ce débat ? Dans quel modèle s’inscrit-il et quels en sont les tenants et aboutissants ?

Il faut rappeler que le Pacte Finance-Climat est avant tout un outil ambitieux visant à financer la transition écologique au niveau européen.

Contrairement aux 2600 milliards d’euros débloqués par la BCE entre 2015 et 2018, l’argent mobilisé n’a pas pour objet de soutenir la croissance, mais de permettre à un nouveau monde écologiquement viable et socialement juste de voir le jour. Il a encore moins pour objectif de faire atteindre de nouveaux sommets au Dow Jones ou au CAC40…

Le Pacte Finance-Climat présuppose, il est vrai, que les investissements publics ou privés qui iront dans les énergies renouvelables, dans la rénovation énergétique des bâtiments, dans les véhicules bas-carbone ou dans l’agroécologie seront, à termes, rentables, c’est-à-dire que la transition écologique entraînera in fine de la croissance. D’où, par exemple, la mise en avant dans notre argumentaire de la création de quelques millions d’emplois en Europe à l’horizon 2050 par rapport à un scénario tendanciel, grâce à la décarbonation de nos sociétés.

Dans ce débat croissance / décroissance, il faut parfois prendre un peu de recul et rappeler l’essentiel : la richesse et le développement d’une société ne peuvent s’apprécier d’abord et avant tout à l’aune de la courbe du PIB.

Croissance ou décroissance, la transition est une nécessité vitale, et elle requiert beaucoup d’argent. C’est la finalité du Pacte Finance-Climat.