Les évènements climatiques extrêmes se multiplient partout sur la planète y compris chez nous en France. La réalité du changement climatique ne devrait plus faire de doute pour personne.
Qu’en dit l’actuel Premier ministre ? Une micro-allusion dans son discours de politique générale restreignant le combat pour le climat à la promotion du nucléaire et de la géothermie. Encore plus consternant, son premier acte politique, la loi de finances 2025, est dépourvue de toute boussole, sans autre courage que la technique du coup de rabot.
Comme le gouvernement recule devant les lobbys les plus puissants, cette technique du rabot se transforme en une attaque en règle contre les plus faibles et contre la transition écologique : MaPrimeRénov’ rabotée, de même que le bonus à l’achat d’un véhicule électrique, ou le Fonds Vert destiné aux investissements des collectivités dans la transition. Seul le Fonds Chaleur de l’ADEME, menacé par le projet de budget Barnier, a échappé au massacre suite à la levée de boucliers des associations professionnelles et des collectivités. On est loin des recommandations du rapport Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz. Le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) qui vient d’être publié est un catalogue de bonnes intentions dépourvues de moyens financiers.
Monsieur le Premier ministre, pensez-vous que s’enfouir la tête dans le sable empêchera le dérèglement climatique de s’amplifier ? Avez-vous entendu les sages remarques du Haut conseil pour le climat (HCC) ou considérez-vous qu’il s’agit encore d’un des nombreux organismes inutiles mis en place par l’État ? Comme l’Office français de la biodiversité dont vous approuvez les critiques formulées par les partis de droite et d’extrême droite ?
Nous devons, aujourd’hui, faire le constat du clivage politique autour de la transition écologique, constat qui n’est pas strictement franco-français mais qui est un phénomène international attisé par l’élection de Donald Trump. En France, l’extrême droite s’est clairement positionnée dans le climatoscepticisme ou, à tout le moins, pour laisser les actions climatiques à la volonté de chacun. Malheureusement, la droite dite républicaine s’est engagée dans une course après le RN et a repris les propositions de ce parti, comme la suppression de l’ADEME, qui est pourtant, d’après la Cour des comptes et l’Inspection générale des finances, un organisme performant à tous égards et qui mériterait même d’être renforcée.
Que cette proposition soit formulée par M. Wauquiez n’est pas vraiment étonnant, mais qu’elle soit reprise par le Président du Sénat, une personne censée être pondérée et reflétant le ressenti des collectivités locales, est significatif de la dérive des partis de droite. J’appelle ces partis à reprendre leurs esprits, à redevenir républicains et à remettre le changement climatique et la protection de la biodiversité au sommet de leur ambition politique.
J’avais déjà précédemment mis en évidence la déconnexion la plus totale entre la classe politique nationale d’une part et les élus locaux et la population d’autre part. La multiplication des projets EnR, unissant citoyens et collectivités, a été la caractéristique de l’année 2024 ainsi que les centaines de milliers de projets solaires en autoconsommation.
En 2026, auront lieu les élections municipales. C’est l’occasion de faire monter les revendications de transition écologique dans l’agenda politique. Agir pour le climat s’associera à l’ensemble du tissu associatif, le réseau CLER, Réseau Action Climat, Négawatt et Énergie Partagée, notamment, pour soutenir cette thématique qui devrait être prioritaire et qui, outre la protection du climat, est bénéfique pour le pouvoir d’achat des populations les plus précaires, l’emploi, notre souveraineté énergétique et la balance commerciale française.