Hervé Cellard, administrateur d’Agir pour le climat, militant très actif avec ses collègues toulousains, relaie l’appel à manifester contre ce projet les 21 et 22 octobre. Agir pour le climat, par la voix de Jean-Louis Bal, président de l’association, se joint à cet appel.
L’autoroute A69 doit relier la ville de Castres, située dans le Tarn à 80 km de Toulouse, et la ville Rose. La partie d’autoroute à construire représente 53 km et permettrait de gagner 20 à 25 minutes de temps de parcours entre les deux villes avec la limitation actuelle de vitesse sur autoroute (130 km/h).
Cette construction signifie l’artificialisation de centaines d’hectares de terre agricole, de prairies, de bois et de zones humides et l’abattage de centaines d’arbres, parfois centenaires.
La justification du projet par les élus locaux en faveur du projet, la présidence de la région Occitanie et le ministre des Transports, Clément Beaune, est le “désenclavement” d’un territoire, le sud du Tarn, qui reste assez isolé du reste de la Région.
Mais les bénéfices économiques mis en avant par les élus locaux et industriels potentiellement concernés restent largement hypothétiques car non basés sur des projets structurants et chiffrés de réindustrialisation mais sur de vagues promesses de gains de rendement et de temps par la facilitation de la circulation des camions essentiellement.
Rappelons qu’aux heures de pointe la ville Rose est quotidiennement embouteillée sur son périphérique sur lequel aboutirait la circulation supplémentaire provenant de l’A69, annulant une partie du faible gain de temps sur l’ensemble du parcours.
Le péage envisagé actuellement, 17 euros l’aller-retour, est prohibitif pour un travailleur qui envisagerait de faire un aller-retour quotidien sans parler de la consommation de carburant pour une voiture thermique.
Ce projet est d’un autre temps car en contradiction flagrante avec tous les objectifs climatiques, nationaux et régionaux, et représenterait une augmentation des émissions de gaz à effet de serre du transport dans cette partie de la Région pour 2 décennies au moins alors que ces émissions doivent impérativement baisser drastiquement nationalement pendant la même période.
Les opposants (associations et citoyens) au projet, nombreux et déterminés, ont proposé l’étude d’un projet alternatif d’amélioration de la liaison routière existante (nationale) ainsi que de la desserte ferroviaire actuelle par TER, scandaleusement insuffisante et peu fiable.
Rien n’y fait, l’État, la Région, une partie significative des élus locaux sur le parcours envisagé et des lobbys industriels locaux très actifs soutiennent à fond le projet bien que la totalité des instances environnementales consultatives aient pointé des dangers importants pour l’environnement et l’absence de “Raison impérative d’intérêt public majeur”.
1 500 scientifiques, dont des experts du climat internationalement reconnus comme Valérie Masson-Delmotte et le toulousain Christophe Cassou, sont signataires d’une tribune qui dénonce l’absurdité de ce projet.
Les opposants ont multiplié les recours, hélas non suspensifs, et les manifestations dans la région Occitanie. Des militants, particulièrement engagés et courageux, comme Thomas Brail et Olga, sont en grève de la faim depuis plusieurs semaines, certains ayant de plus investi certains des arbres à sauver sur place.
Les autorités sont intervenues récemment pour les déloger, les travaux et tronçonnages ont repris en dépit de l’opposition de plus en plus générale des citoyens.
Il ne reste à ces derniers que le recours aux manifestations. De grandes manifestations de protestations sont prévues sur place le samedi 21 et le dimanche 22 octobre 2023.
Les organisateurs appellent à des manifestations pacifiques.
Espérons que les autorités sauront respecter le droit des citoyens à manifester.
Agir pour le climat est contre ce projet d’autoroute et appelle à manifester pacifiquement avec les opposants ce week-end.