Tous les ans, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publie son rapport de synthèse sur l’énergie au niveau mondial (World Energy Outlook). Quelles sont les grandes dynamiques de ces dernières années ? Comment se portent les renouvelables ? Sortir des énergies fossiles pour protéger le climat est une priorité, et s’il y a quelques bonnes nouvelles, rien n’est encore acquis.
Le rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié le 16 octobre confirme que les énergies renouvelables se déploient à un rythme sans précédent et qui pourrait encore s’accélérer. Les pays du monde peuvent tripler leurs capacités d’énergies renouvelables d’ici 2030 et atteindre l’objectif fixé lors de la COP28 en décembre 2023 à Dubaï, estime l’AIE. Elles sont susceptibles de répondre à la moitié de la demande d’électricité d’ici la fin de la décennie. La Chine occupe la première place et devrait représenter près de 60 % de toutes les capacités renouvelables installées dans le monde d’ici à 2030.
Toutefois, pour y parvenir, les pays développés doivent soutenir le développement de l’éolien et du solaire en Afrique et en Asie du Sud-Est, préconise l’AIE qui recommande une coopération internationale renforcée pour réduire les coûts de financement des renouvelables, qui restent “élevés dans les économies émergentes et en développement”. Actuellement, seulement 15 % des investissements réalisés dans les technologies bas carbone le sont dans les pays émergents et en développement.
Rien n’est donc encore gagné. Pour parvenir à limiter le changement climatique, il est indispensable de réduire l’utilisation des énergies fossiles et d’amplifier l’électrification des usages, notamment en transformant le parc automobile mondial et en poursuivant le remplacement des chaudières fuel ou gaz par des pompes à chaleur. Indispensable également, la maîtrise de la consommation énergétique.
Or, dans les années qui viennent, selon l’AIE, l’offre de pétrole et de gaz devrait être abondante, voire excédentaire, et une augmentation de près de 50 % de la capacité mondiale d’exportation de GNL est annoncée. Ce qui devrait, en toute logique, réduire le coût des fossiles. Le “signal prix” pour faire le choix des énergies décarbonées, dont on a pu récemment mesurer l’impact, perdrait sa pertinence économique. Dans un tel contexte, les choix énergétiques des pays et des citoyens seront plus que jamais des choix politiques et d’engagement dans la lutte contre le changement climatique.
“Les coûts des technologies propres diminuent, mais le maintien et l’accélération de la dynamique derrière leur déploiement, dans un monde où les prix des carburants sont plus bas, est une proposition différente. Les choix des consommateurs et les politiques gouvernementales auront d’énormes conséquences”, explique l’AIE.