Jeudi 27 mai, le Pacte Finance-Climat avait rendez-vous, à sa demande, avec Benoît Lebot, directeur du secrétariat de l’International Partnership for Energy Efficiency Cooperation (IPEEC). Fondé par le G8 en 2009, rattaché au G20 depuis 2014, l’IPEEC est une plateforme d’échanges et de coopération en matière de politiques d’efficacité énergétique. Ses membres sont du G20 les parties (Union européenne comprise), à l’exception de l’Arabie saoudite, de l’Indonésie et de la Turquie. Son secrétariat, basé dans le 15e arrondissement de Paris, sert à organiser et à superviser les rencontres, entre représentants des parties membres, avec les représentants d’Etats non-membres et avec des acteurs privés.
Il existe, au sein de l’IPEEC, un groupe de travail de 15 parties sur les questions financières, l’Energy Efficiency Finance Task Group (EEFTG), dirigé par la France et le Mexique. Ce groupe aujourd’hui est moins actif, alors que l’efficacité énergétique, parent pauvre de la transition écologique, représente un enjeu cardinal de la transition écologique : si l’Union européenne veut avoir une chance d’atteindre la neutralité carbone en 2050, sa consommation énergétique doit être divisée par 2. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a chiffré à 240 milliards de dollars les investissements consacrés à la performance énergétique dans le monde en 2018 (en stagnation par rapport à l’année précédente), quand il en faudrait aux alentours de 1000 milliards. Au rythme actuel des chantiers de rénovations thermiques, l’Allemagne, pourtant dans les clous en matière de renouvelables, atteindra ses objectifs dans 500 ans, et la France, encore bien plus tard…
Si la France pouvait reprendre le leadership dans ce groupe de travail en nommant une personnalité forte qui porterait le Pacte Finance-Climat, la question de l’efficacité énergétique et de son financement aurait une chance, selon Benoît Lebot, de s’imposer lors du prochain sommet du G20 à Ryad en novembre 2020.