Le sixième rapport du GIEC, présenté ce 20 mars, donne la synthèse de la connaissance scientifique de ses experts. Il est l’aboutissement de l’étude de 14 000 publications scientifiques et de 78 000 autres expertises. Il dit clairement que le temps presse mais que les solutions sont à notre portée. À sa lecture, nombre d’entre nous sont enclins à se dire qu’il n’y a pas grand-chose que nous ne savons déjà. La nouveauté essentielle, déjà perceptible dans les rapports de 2022, est le ton de l’engagement des scientifiques. Ce sont, sans doute, ces injonctions policées vers les décideurs politiques qu’il faut retenir.
Ainsi, les rédacteurs expliquent qu’il est illusoire de penser rester sous la barre du 1,5 °C « sans une réduction radicale, rapide et durable… dès aujourd’hui et de 50 % des émissions de GES d’ici 2030 ». Pour eux « la solution est claire : il faut instaurer un développement résilient au changement climatique » et « les choix que nous opérerons au cours des prochaines années seront décisifs pour notre avenir et celui des générations futures ». Ils rappellent aussi que l’intégralité du réchauffement climatique est due aux activités humaines. Passer la barre des 2 °C engendrera des scénarios catastrophes. Il faut donc très rapidement sortir des énergies fossiles. Sinon, nous allons entrer dans l’ère du PLUS avec « un haut degré de confiance » : les tempêtes seront plus violentes et plus destructrices, des sécheresses plus prononcées et des vagues de chaleur plus intenses et plus longues.
L’un des rapporteurs, Christopher Trisos, pourrait être l’un des membres de notre association. Il affirme : « Nous ne pourrons pas accélérer l’action climatique si nous ne multiplions pas les ressources que nous lui affectons. L’insuffisance et l’inadéquation du financement freinent les progrès ». Nos amis du groupe local de Rennes ont raison quand ils disent que chaque euro investi par les collectivités territoriales et par l’État doit être engagé au regard de son efficience dans l’action climatique. Cela concerne bien évidemment toutes les entreprises, notamment les plus importantes en tant que « premières de cordée ». Cela nous concerne toutes et tous aussi individuellement.
Il est un paragraphe, qui à Agir pour le Climat, retient particulièrement notre attention : « Si nous parvenons à réduire les obstacles actuels, nous disposons de suffisamment de capitaux sur la planète pour diminuer rapidement les émissions de gaz à effet de serre. Il nous faut investir davantage de ressources au profit du climat pour atteindre les objectifs climatiques planétaires. Les gouvernements, en faisant bon usage des fonds publics et en donnant des signaux clairs aux investisseurs, peuvent considérablement contribuer à réduire ces obstacles. Les investisseurs, les banques centrales et les organismes de réglementation financière peuvent également jouer un rôle décisif ».
C’est exactement le travail engagé par notre responsable de plaidoyer, Lucas Chabalier épaulé par quelques bénévoles. Ce 20 mars, Lucas était auditionné par la Commission d’enquête sénatoriale sur le financement de la rénovation globale et performante des logements. Avec quelques partenaires, il participe à un travail sur ce thème avec la Fédération des banques françaises. Jean-Louis Bal, notre président, Françoise Jouet (bénévole) et Lucas préparent un colloque sur le sujet pour le début de l’été au Parlement. Cet objet est aussi le vôtre, pensez à signer et à faire signer la pétition Unlock !
Cet argent doit servir à la mise en œuvre de solutions techniques, notamment pour aider les populations les plus pauvres. Notre administrateur bénévole, François Moisan, vous l’explicitera dans son analyse à paraître sur notre site en avril, L’accès à l’énergie renouvelable en Afrique : un enjeu majeur pour le climat, le développement et la stabilité.
Si les solutions reposent, bien sûr, sur l’intensification du déploiement des énergies renouvelables et sur l’efficacité énergétique, elles passent en premier lieu par la sobriété !